Préférences
langue : English
version : html
Ressource
Service
Lien

L’éthique du péché

II. L’éthique du péché à travers les âges.

Les philosophes ont cherché à définir la valeur positive ou négative de la conduite humaine en se rapportant à deux principes majeurs : ils ont considéré certains types de conduite comme bons en soi ou bons parce que conformes à une norme morale particulière. Le premier type de conduite est choisie en vertu d’une valeur fondamentale, c’est-à-dire désirable en soi, il n’est donc pas conçu comme un moyen pour arriver à une fin. Dans l’histoire de l’éthique, on trouve trois critères de conduite du second type qui ont été tenus chacun pour le souverain bien par différents groupes ou individus : Le bonheur ou le plaisir ; le devoir, la vertu ou l’obligation; La perfection, le développement le plus parfaitement harmonieux du potentiel humain.
L’autorité à laquelle doit obéir la conduite humaine change selon les écoles de pensée : la volonté divine, les lois de la nature et les règles de la raison apparaissent tour à tour comme le fondement de la régulation

1) Hédonisme épicurien

Voyons la définition du dictionnaire: "L’hédonisme est le système moral qui fait du plaisir le principe ou le but de la vie".
L’hédonisme recherche donc, sans contrainte, tout ce qui plaît; il favorise un sensualisme sans frein. L’hédonisme est l’équivalent de l’épicurisme; il n’a de pensée que pour le plaisir et la sensualité. Tout ce qui est charnel, érotique, lascif, a droit de cité.
Hédonisme épicurien Aristippe de Cyrénée -(430 à -355) Épicure (-347 à 270) Le plaisir définit le bien, et la peine le mal.

Les 3 sortes de plaisirs sont: naturels et nécessaires pour se maintenir en vie (cf. la nourriture), naturels et non nécessaires (cf sexe), et ni naturels ni nécessaires (cf. le luxe). "Aucun plaisir n'est en soi un mal, mais certaines choses plaisantes ou jouissantes apportent plus de maux que de plaisirs " (Épicure).
L’hédonisme met donc en avant ce qui tente l’humanité (la luxure, l’envie, la paresse … ) et le définit comme bien et ceux avant l’apparition de la bible.

2) dionysisme (apologie de la passion)

Dionysos, est chez les Grecs, le dieu du vin, des passions exaltées, de la déraison et de la folie et se promène entouré de ménades et de satyres ivres et orgiaques. L'éthique dionysiaque propose l'exaltation des forces de la vie, la valeur suprême. Acceptons, dit-elle, la nature tragique de la condition humaine (exaltation passionnée et mort inéluctable), sans faux refuges, opium ou certitudes débiles, mais dans la volonté de puissance dionysiaque, "celle des puissants, violents et maîtres" (Nietzsche 1844-1900)
"Le chemin de l'excès mène au palais de la sagesse" (William Blake).
Le dionysisme contrairement à l’hédonisme recherche tous les plaisirs et ceux sans modération.


3) Naturalisme

Doctrine philosophique, affirmant que la nature est la seule réalité existante qui ne peut être élucidée que par l'approche scientifique . Les conceptions théologiques, selon lesquelles un plan et des principes métaphysiques président à la nature, sont systématiquement écartées, sans pour autant être jugées invalides. La négation naturaliste de toute cause et de toute fin transcendante ou surnaturelle de l'humanité peut impliquer, sur le plan de l'éthique, la recherche du plaisir, la nécessité de soumettre la conduite morale aux lois de la nature, ou l'affirmation de l'absence de valeurs absolues et le principe d'utilité comme unique critère moral Le naturalisme est fondé sur l'empirisme, qui considère que toute connaissance provient de l'expérience et il se prolonge dans le positivisme européen .
"Ce qui est beau et juste suivant la nature, il faut pour bien vivre laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible au lieu de les réprimer " (Platon).
"On outrage la nature en résistant aux crimes qu'elle nous inspire" (Sade).


4) L’humanisme

Le 1er Humanisme (grec, -700 à -330, et romain (-753 à +470): L'Humanisme est un mouvement historique pour qui l'homme est le centre et l'intérêt de ses réflexions et de ses actions, et non plus Dieu, les dieux ou la nature.
Le 1er humanisme contient des réponses et des mises en garde aux éthiques et aux religions ultérieures qui n'auraient été désaxées si elles avaient réfléchi aux simples et fortes maximes qui suivent:
"Connais-toi toi-même" (Maxime inscrite sur le temple de Delphes, reprise et popularisée par Socrate).
"Rien de préférable à l'expérience" (Théognis).
Le 2e est celui des Lumières (18e s.), le nôtre. Il lutta au 19e et 20e, et triompha en 1945 et 1989:
"Nos vrais plaisirs consistent dans le libre usage de nous-mêmes" (George Buffon).


5) Nihilisme

Aucune loi ou règle morale ne peut être objective, voire fondée. Ni la nature, ni le plaisir, ni le bonheur individuel ou collectif, ni la croyance, ni la raison ne peuvent justifier une règle morale. Rien ne vaut la peine de quoi que ce soit. Bien et mal sont semblables et se valent.
"J'aurai le même sort que l'insensé. Pourquoi donc ai-je été sage ?" (L'Ecclésiaste).
"La mort est la preuve absolue de la vanité de l'homme et de l'inexistence de Dieu" (Jacques Légaré).

6) Machiavélisme

La fin justifie tous les moyens, y compris les pervers.
"Qui ne se montre point ami des vices devient ennemi des hommes" (Arétin).


6) Satanisme

Le satanisme a pour ainsi dire toujours existé. Avant le christianisme, les différents génies du mal étaient vénérés et on leur rendait hommage afin qu'ils épargnent les communautés de leurs exactions. Ces êtres maléfiques s'imposaient aux quatre coins du globe par le règne de la terreur qu'ils inspiraient. Dans l'Ancien Testament de la Bible, il est question d'une religion où les parents sacrifiaient leurs enfants à un dieu impie en les jetant vivant dans le feu qu'on entretenait dans le ventre de l'idole. Ces dieux étaient nommés génériquement Balim (pluriel de Baal) qui signifiait "Maître". Baal Zebub, le Seigneur des Mouches, fut ainsi l'un des noms de Satan le Diable dans le Nouveau Testament. Il fut déformé en Belzébuth.
Toutefois, Satan a un impact particulier dans la culture judéo-chrétienne. En effet, il n'impose pas le culte, ni même le respect, par la terreur. Le défi de Satan à Dieu est déjà inscrit dans la Genèse, alors qu'il n'était pas encore ainsi nommé. Son premier nom est inconnu, mais on s'accorde à lui donner le nom de Lucifer (autre nom qui lui est donné dans le Nouveau Testament) ou de Baphomet. Lucifer est un nom latin signifiant "qui porte la lumière".
Il n'est donc pas étonnant que beaucoup aient recherché, et cherchent encore, puissance et gloire en s'assurant ses faveurs. Le chef des anges rebelles a même essayé de tromper Jésus . Après avoir tenté de semer le doute dans son esprit, il lui proposa de régner sur les royaumes de la Terre en l'échange d'un acte d'adoration. Jésus ne lui a pas dit "ces royaumes ne t'appartiennent pas". Bien au contraire, il l'a chassé, pour que Satan le laisse en paix. Par son rôle moderne d'Antéchrist (ou Antichrist), annoncé dans l'Apocalypse de St Jean l'Évangéliste, il se dresse comme l'ennemi déclaré du règne du Christ sur la Terre.
Pour lui, le vice est inné et naturel, la vertu un artifice, donc le vice et la cruauté devraient être permis par la loi puisqu'ils sont droits naturels.
"Le démon du mal est l'un des instincts premiers du cœur humain" (Edgar Allan Poe).
"La certitude du péché nous pousse à son accomplissement" (Poe).
"Sans l'appui de l'égoïsme, l'animal humain ne se serait jamais développé" (Blaise Cendras).
"Qu'importe si je dois acheter la plus faible jouissance par un assemblage inouï de crimes". (Sade).
"L'homme le plus heureux de la terre sera celui qui sera le plus adonné aux infâmes, aux plus crapuleuses débauches, aux plus criminelles habitudes, et qui les renouvellera le plus souvent... qui, chaque jour, les doublera, triplera de force" (Sade).
"Le seul moyen de se délivrer de la tentation est d'y céder" (Oscar Wilde).

Suite : la réalisation des passions

contact - faire un lien