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Les origines du péché

I. Les origines du péché

"Plus que le mystère de la Création, c'est le thème du péché originel qui a marqué le monde".

2) Le péché originel

Selon l’enseignement de la bible, cet acte libre et mystérieux du premier couple humain, un acte qui est à la fois source et prototype de tout péché, retentit en tout homme du fait même de son antériorité à la nature humaine. Le péché originel, est essentiellement un effort de l’homme pour se comporter comme s’il était son propre créateur, capable de déterminer lui-même le sens de sa vie, capable de fixer lui-même sa loi, sa fidélité, sa destinée.


La femme vit alors qu'il était bon à manger, le fruit de cet arbre ! Qu’il était à dévorer des yeux ! A vous saisir d'envie pour agir avec sagacité ! ... Elle en prit donc un fruit et mangea; Elle en donna aussi à son époux près d'elle et il mangea... Alors leurs yeux, à tous deux, se dessillèrent et ils prirent conscience de leur nudité : ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes.

- L'enjeu du péché

La mortalité et la misère de l'homme s'expliquent par une faute. La genèse affirme la réalité du péché et cherche à en donner le sens dans l'ensemble de la Révélation. Il s'agit donc de préciser quel est le sens du péché, l'enjeu de la faute et le drame qu'elle engendre pour l'humanité entière

- L'arbre interdit

Dieu a planté un jardin en Eden, des arbres de toute espèce, tous à la disposition de l'Homme. Au milieu, l'arbre de vie, puis l'arbre mystérieux de la connaissance du bien et du mal. C'est autour de cet arbre que gravitent l'enjeu du péché, car Dieu interdit à l'homme de toucher ses fruits. Au jardin d'Eden, l'arbre de vie n'est ni dissimulé ni interdit. Aucune jalousie divine n'en écarte. Aucune autre condition que morale : le respect de la connaissance du bien et du mal. Le récit distingue deux arbres et donne à celui du savoir une importance exclusive. Les données de cet arbre sont énigmatiques : un arbre invitant à goûter de son fruit, un déterminatif à analyser, arbre de la connaissance du bien et du mal, un interdit à éclairer. Deux interprétations à confronter : celle du serpent et celle de Dieu bannissant l'homme. Quel critère choisir ?
Interdit sans explication, il semble que le symbolisme de l'arbre soit simple et donné immédiatement. La signification est universelle car elle concerne l'homme en toute circonstance. Quelle est-elle ?
Il faut écarter le symbolisme sexuel. Il fut parfois allégué et autant de fois démenti. Philon et le judaïsme alexandrin : le serpent aurait désiré Ève et pour cette raison, songé à faire disparaître Adam. Ailleurs : le serpent s'est uni à la femme. Ailleurs : Les fruits interdits étaient aphrodisiaques. Ailleurs : désir prématuré du mariage.
Le sentiment de nudité après la faute n'est pas un argument décisif. Il faudrait qu'il soit antérieur au péché. Le châtiment de la femme punie dans sa maternité ne préjuge pas du caractère de la faute car l'homme est puni dans son travail pour avoir mangé le fruit interdit.
La structure du récit s'oppose encore à l'interprétation sexuelle : l'arbre de la connaissance est planté, nommé et interdit, avant que paraisse le serpent, que la femme soit formée, avant même que Dieu songe à la donner à Adam pour compagne. L'arbre ne peut donc symboliser la moralité des relations conjugales puisqu'elles n'existent pas encore.
Il semble qu'il faille s'orienter plutôt vers la théorie de l'omniscience et celle du discernement moral. Mais connaître le bien et le mal exprime aussi bien le goût pour les plaisirs de la vie, l'expérience humaine que celle du malheur ou de la bonne fortune.
La souveraineté du choix de l'homme en matière de moralité et de bonheur suppose chez lui le discernement de la valeur élue par Dieu. Connaître le bien et le mal est donc une prérogative de Dieu. Yahvé seul peut décider du bien et du mal.
Ainsi apparaît dans l'Écriture un débat central fondé sur la connaissance du bien et du mal que procède de Dieu : science du bien à faire et du mal à éviter, commandements positifs et commandements négatifs. Il n'est pas interdit à l'homme de les connaître, au contraire, mais de s'en affranchir en les violant.
Le deuxième commandement est la connaissance de la parole et de la sentence de Yahvé, science prophétique du bonheur ou du malheur à venir.
L'homme qui est dans une condition privilégiée, a la vie à sa portée, mais l'arbre de la connaissance détermine à quelles conditions. Il doit donc accepter deux limites qui le caractérisent devant Dieu : humilité de l'obéissance qui distingue le bien et le mal, signifiés par la parole et refuse de franchir cette frontière qui spécifie l'homme ; humilité de la Foi devant un avenir dont Dieu seul se réserve le secret : foi ouverte à l'initiative surnaturelle de Dieu, foi progressive qui accepte la dispensation du temps.

Le vouloir pécheur d'Adam sera donc, en mettant la main sur la connaissance interdite, de s'établir orgueilleusement au-dessus de toute moralité et de "sauter par-dessus le temps" qui doit le conduire au terme "des desseins de Dieu". Car ces desseins, comme la connaissance de l'avenir, sont cachés à l'homme.
Il y aurait donc deux types de fautes : le péché d'orgueil ; l'homme seul a tenté de ravir une science propre à Dieu et la désobéissance ou la faiblesse à plus de part qu’une révolte.

- Le serpent

C'est un animal comme les autres qui, de surcroît, semble ne pas ramper encore. Cependant cet animal est avisé et prudent, sans toutefois donner plus d'importance ou de signification à ces deux qualificatifs. Il n'y a pas pour le serpent de divinité détentrice d'une sagesse secrète qui serait opposée à celle de Dieu. L'arbre du savoir ne symbolise pas, dans le texte, la gnose du Malin que Dieu interdirait à l'homme. Cela est proprement inconcevable dans le jardin de l'Eden. Du reste, le serpent ne prétend rien offrir. Il ne joue pas à l'Élohim qui prétendrait détourner vers lui-même la Foi due au seul Dieu. Yahvé ne reprochera pas à la femme d'avoir cru à la voix du serpent. D'autre part, si son habileté est mêlée de ruse (au point que la femme aura conscience d'avoir été trompé et que Dieu, de son côté, démasquera l'adversaire), le serpent, pour autant, n'est pas le mensonge personnifié. Tout n'est pas faux dans ses assurances ; les yeux de la femme et ceux de l'homme s'ouvriront. IL se garde même d'accuser Dieu d'avoir menti à l'homme. Il se contente d'amener à le penser. Il fait parler la femme et quand il connaît le poids de la mesure divine, il le reprend pour en suggérer une autre interprétation : "vous connaîtrez certainement la mort ! Non, il ne s'agit pas de cela ! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront". Il n'a donc rien du dieu de sagesse ou de salut, bon ou maléfique... Il n'est pas l'apparition extraordinaire d'un être péternaturel, mais bien d'un animal parmi les autres. Pourtant il en sait long. Il a sur les choses divines une initiation incontestable, et qui manque à la femme.


- La sanction

Ainsi, au carrefour des deux routes qui définissent le péché : mainmise sur le savoir et assimilation à Dieu, voici son châtiment : la mort ; non pas violente et prématurée, mais commune. Adam n'est pas emporté instantanément mais après une vie de patriarche.
Désormais, l'homme et la femme sont ramenés à eux-mêmes. Leur désir qui les dépasse, les renvoie à eux-mêmes et se retourne contre eux, au moment même où il est ratifié.
Gen. III, 19 : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front.
Gen. III, 16 : Tu enfanteras dans la douleur.
Gen. III, 18 : La terre produira des épines et des chardons.
La Providence utilise l'état de souffrance où Adam plonge l'humanité, en le faisant servir à ses fins rédemptrices c'est à dire comme moyen d'expiation, de purification et de sanctification.
Genèse III 1-24 : le Démon tente Ève et la séduit. Ève, pécheresse entraîne Adam dans sa faute. Dieu les punit mais leur promet un sauveur. Ils sont chassés de l'Éden.
C’est donc ainsi que selon la genèse le péché est entré sur terre et a corrompu toute l’humanité. Ainsi chacun de nous est confronté aux tentations du péché. voyons maintenant ce que la bible nous apprend aujourd’hui sur le péché


2) Les degrés du péché

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne : "Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens... Il a été défini comme ‘une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle" (art.1849).
Le péché, c’est une faute de notre volonté libre, un acte personnel. Si nous disons que nous sommes sans péché, "nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous", dit saint Jean (I Jn 1, 8).
Le péché est un refus et une opposition à Dieu. Ce n’est pas simplement une faiblesse psychologique.
Se basant sur l’Ancien et le Nouveau Testament, l’Église parle constamment de péché mortel et de péché véniel. Le Pape déclare : "L’Église a une doctrine propre à ce sujet... , tout en sachant qu’il n’est pas toujours facile, dans les situations concrètes, de délimiter nettement les frontières".
Le péché mortel sépare de Dieu; le péché véniel ne prive pas de l’amitié de Dieu. Le péché mortel, s’il n’est pas remis, fait contracter une peine éternelle; le péché véniel mérite une peine simplement temporelle.
Le péché mortel tue la vie divine en l’âme. Le Pape Jean-Paul II écrivait: "On devra éviter de réduire le péché mortel à l’acte qui exprime une ‘option fondamentale’ contre Dieu" (La splendeur de la vérité, 69). "Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave et qui, de plus, est commis en pleine conscience et de consentement délibéré" (La splendeur de la vérité, 70). Si le péché est véniel, cela ne signifie pas qu’il est négligeable (Réconciliation et Pénitence, 17).
Quant aux exemples de péchés mortels, nous n’avons malheureusement que l’embarras du choix. Il y a le rejet de Dieu, l’idolâtrie, l’apostasie; il y a toutes les désobéissances aux commandements de Dieu en matière grave, tout ce qui est sérieusement désordonné. Je pense à certaines fautes graves contre le prochain, le meurtre, l’avortement, l’euthanasie, l’infidélité conjugale, les injustices sociales criantes; je pense aussi à certains péchés qui détruisent notre dignité de fils et de filles de Dieu, dans les domaines de la sexualité, de la boisson, de la drogue...


3) Les sept péchés capitaux

7 Nombre parfait et symbole de l'abondance divine, il est aussi selon la Bible le nombre du châtiment, de la purification et de la pénitence. Il est aussi attribué à Satan qui s'efforce de copier Dieu se faisant le singe de Dieu. Ainsi la bête infernale de l'Apocalypse (Ap 13,1) a sept têtes.

Saint Augustin voit le sept comme la perfection de la Plénitude. Il en faisait aussi le nombre de la créature, considérant non la vie de celle-ci mais son devenir, l'évolution . c’est également lui qui a nommé les péchés capitaux pour la première fois . selon lui ce ne sont pas les plus grave mais ceux qui sont à l’origine de tous les autres.


Suite : l'éthique du péché à travers les âges

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