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Science fiction ?

Ces technologies inspirées de la nature offrent au chercheur de nombreuses possibilités. Les robots prennent de plus en plus une forme animale et tentent de synthétiser des schémas universels présents dans notre entourage.

1) La technologie s’inspire du naturel

L'intelligence artificielle bute en effet sur les situations impossibles à décrire avec un jeu d'instructions . Une telle simplification de la description du réel conduit à l'échec, malgré l'explosion de la puissance des ordinateurs. Désormais le problème, c'est de comprendre la perception qui permet au milieu d'un déluge d'informations de distinguer ce qui lui donne sens. D'où l'étude d'animaux dont les aptitudes, même inférieures à celles de l'homme, restent encore hors de portée des robots. La vision des abeilles fait partie de ces systèmes par exemple. Le mouvement des images défile devant leurs yeux à facettes pour se diriger. En les entraînant à voler dans un tunnel dont les murs étaient recouverts de bandes verticales de taille variable, il a été possible d’extraire des informations transposables à des systèmes de commande d'un robot doté de deux caméras panoramiques. Il n'a pas besoin de connaître l'environnement dans lequel il évolue, il se fie uniquement à la déformation de l'image enregistrée par ses caméras. Le robot peut ensuite revenir directement en ligne droite à son point de départ. Son équipe travaille à la mise au point d'un hélicoptère autonome capable de voler en rase-mottes en s'inspirant du même principe.

2) La bionique en émergence

Cette approche darwinienne de la robotique consiste à faire évoluer des comportements en croisant des algorithmes de commande et en ne retenant que les plus adaptés. L'informatique est un outil prodigieux pour les simuler, et multiplier les générations. Certains chercheurs ont ainsi modélisé le mode de locomotion de la salamandre, et obtenu des lignées capables de se déplacer avec aisance. La revue Nature (31 août) décrivait récemment comment Hod Lipson et Jordan Pollack, de l'université Brandeis (Massachusetts), ont fait évoluer des robots capables de se mouvoir et de commander leur propre construction à partir d'un réseau neuronal.
Une autre approche consiste à créer des interfaces entre circuits électroniques et êtres vivants. Il a ainsi été possible télécommander un cafard à l'aide de quatre électrodes. D'autres projets consistent à disposer des cellules nerveuses sur des supports électroniques, et à mesurer les influx électriques. Cette combinaison de la puce et de la boîte de Petri a permis à un chercheur du California Institute of Technology de contrôler un animat de synthèse par des neurones mis en culture. Un cerveau de lamproie a même pu guider son clône informatique sur ordinateur.
Ces technologies rejoignent les recherches sur les divers implants visant à pallier certains handicaps humains. La bionique est en émergence.

3) L'exposition : " L'homme transformé "

L'exposition L'homme transformé , qui a ouvert ses portes le 13 novembre 2001 invite à un voyage fantasmatique, mythique et utopique à l'intérieur du corps humain. En expliquant comment les développements récents des sciences et des technologies modifient la vision que l'homme a de son corps et de ses relations à autrui, la Cité des sciences et de l'industrie entend non seulement proposer une vision pertinente des scénarios du futur mais également susciter une réflexion sur l'avenir de l'homme. Cette exposition s'inscrit dans un lieu unique, un immense objet à la surface réfléchissante, posé dans l'espace, intrigant, attirant. Une fois franchi le sas d'entrée, le visiteur pénètre dans ce qui se révèle une gigantesque cellule dont la membrane constitue une vaste surface de projection. Il s'intègre aussitôt à cet organisme vivant avec lequel il peut interagir.
Tout, depuis le choix des matériaux très " organiques ", les modalités d'échange des informations au niveau des membranes de l'exposition conçue comme un organisme vivant, les interactions corporelles des visiteurs avec la technologie mise en œuvre, tout concourt à illustrer les avancées fulgurantes des sciences et l'évolution de nos rapports aux technologies actuelles. L'exploration se poursuit dans l'univers non moins étonnant des alvéoles consacrées aux trois grands thèmes de l'exposition (l'Homme artificiel, l'Homme biotique, l'Homme réseaux). Derrière la membrane interne interactive, l'épaisseur de l'objet-exposition est creusée d'alvéoles cernées par des membranes souples. Là, le visiteur peut expérimenter des réalisations de vie artificielle, de robotique, comprendre les recherches et les techniques de réparation du corps par des éléments artificiels Le visiteur est accueilli par Robota, un charmante robot Il ne lui ne manque que la parole pour ressembler à une véritable jeune fille. Qu'à cela ne tienne ! Comme les parents le font avec leur enfant, le visiteur va apprendre à Robota à parler, en lui demandant de désigner, par des mots et des gestes, certaines parties de son corps : sa tête, ses bras, ses jambes. Grâce à son réseau neuronal, Robota va progressivement affiner son savoir.
Dans les alvéoles consacrées à " l'homme artificiel " le visiteur découvre l'univers des êtres artificiels qui prennent vie sur des écrans ou dans des robots. Longtemps on a vu le corps comme une mécanique compliquée que l'on tentait d'analyser morceau par morceau. Aujourd'hui, en modélisant grâce à l'ordinateur les mécanismes et fonctions du vivant, les chercheurs espèrent mieux comprendre les interactions à l'intérieur de l'organisme.
Cette démarche pose une question majeure : l'intelligence, cette qualité fondamentale de l'homme, doit-elle désormais appartenir aussi à des créatures artificielles ? L'œuvre suivante propose au visiteur de dessiner une créature artificielle et d'interagir avec l'écosystème dans lequel elle est destinée à vivre. Pour percer les secrets du vivant, les chercheurs recourent en effet de plus en plus à des techniques de modélisation de la vie artificielle. L'ordinateur devient une sorte de laboratoire expérimental, un macroscope permettant de reproduire la complexité du vivant, de l'analyser, de la comprendre. Ces créatures qui miment les mécanismes de l'évolution peuvent-elles être considérées, pour autant, comme des êtres vivants ?
Le corps de l'homme biotique est le champ d'investigation de la biologie et de l'informatique, qui s'associent pour scruter la matière et la vie et pour réparer certains dommages du corps humain. En ce début du 21ème siècle, la recherche sur le vivant se focalise ainsi sur l'homme moléculaire. En parcourant l'alvéole qui lui est consacrée, le visiteur découvre comment atomes et molécules peuvent être manipulés à l'intérieur même de la cellule vivante. Or notre corps contient environ 60 000 milliards de cellules en activité incessante, abritant, chacune, un monde grouillant de molécules. Grâce aux nanotechnologies, ce voyage fantastique dans l'infiniment petit est devenu possible et les grandes molécules du vivant, ADN et protéines, livrent peu à peu leurs secrets.
Pour pallier les déficiences du vivant, la médecine recourt à des prothèses et des implants qui, une fois introduits dans l'organisme, s'oublient et se défient du temps. Explorant le corps humain de l'homme bionique, une vidéo interactive permet au visiteur de découvrir les recherches en cours sur les prothèses, implants ou appareils électroniques capables de reconstruire le corps humain ou de stimuler ses organes et leurs fonctions.

Suite : conclusion

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